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Interview

Anne-Sophie Dutat : un parcours riche de voyages, de rencontres et d’innovation

Par Marianne Huot, publié le 10 avril 2024

Anne-Sophie Dutat a eu mille vies. Aujourd’hui, elle accompagne les organisations sur les sujets d’entrepreneuriat et d’innovation. Chez Swash, elle anime notamment la formation « Design thinking : méthodologie et outils »

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Anne-Sophie Dutat. J’ai fait des études de langues orientales en russe et chinois et un MBA en marketing à Sup de Luxe, Chaire Cartier. J’ai toujours été passionnée par le voyage et, d’aussi loin que je me souvienne, par les autres cultures. Mon premier job : un poste de brand manager de la marque Cartier à Moscou où je suis restée 2 ans. Ensuite, j’ai travaillé à Paris en tant qu’export manager chez Poiray puis j’ai participé à l’ouverture de la zone Caraïbes. Dans le cadre d’un plan de départ, j’ai pris mon sac à doc et j’ai voyagé 8 mois entre l’Amérique Centrale et l’Amérique du Sud. De retour en France, j’ai monté un showroom pour représenter des marques brésiliennes dans le domaine du luxe et de la mode. À cette période, on est en 2005, je me lance à fond dans le marketing digital et j’ai l’occasion de collaborer avec l’Hôtel Meurice ou le salon Première Classe. Et puis, de nouveau l’appel du large ! Direction Buenos Aires où je monte un magazine en ligne spécialisé dans le secteur du luxe.

Qu’est-ce qui t’amène au design thinking et à tous ces process d’innovation  ?

Je monte donc cette société en Argentine et, assez rapidement, je suis plongée dans un écosystème de start-up. J’adore cette émulation et je postule à un programme d’incubation / accélération qui s’appelle Start-Up Chile qui invite des entrepreneurs internationaux à postuler et à passer 6 mois au Chili… C’est une démarche gouvernementale (bien avant la french-tech) pour développer l’univers entrepreneurial et situer le Chili sur la carte de la tech internationale. J’y passe finalement 1 an. Avec beaucoup d’américains dans le programme, nourris aux méthodes de la Silicon Valley, les méthodes du lean startup et du design thinking influencent notre quotidien. Comme on devait notamment monter des événements et des formations, je me suis formée à ces sujets. On avait des interventions quasiment tous les jours et c’est à ce moment que j’ai commencé à monter des ateliers de design thinking… Fin 2014, après un crochet de 6 mois à San Francisco, où je participe à de nombreux événements mettant en pratique les méthodes tech Design Thinking et Lean Canvas notamment, retour en France !

Et tu commences à former sur ces sujets ?

Tout à fait ! Lors d’une conférence dans laquelle j’interviens, Sandra Vendramini qui s’occupait de l’offre dans un organisme de formation me propose de co-construire des formations avec elle. Après un gros travail de conception pédagogique, on lance une formation sur le growth hacking et une autre sur l’open innovation. En parallèle, je retrouve le directeur de Sup de luxe où j’avais eu mon diplôme de MBA qui me propose de donner des cours en marketing digital dans l’école. Aujourd’hui je dirige le master sup de luxe spécialisation entrepreneuriat et innovation. Depuis, je multiplie les interventions d’accompagnement à l’innovation : formations, conférences, learning expedition…

je n’ai jamais vu personne qui sort d’une formation sans constater que l’on peut, très rapidement, mettre en œuvre des clés opérationnelles pour débloquer des situations dites problématiques
Quelles sont les thématiques sur lesquelles tu interviens le plus ? 

J’accompagne la transformation sur des sujets d’entrepreneuriat et d’innovation, que ce soit au niveau de la posture et / ou des méthodologies. Le design thinking est une méthodologie ultra puissante et magique de l’innovation. Je suis fondamentalement convaincue de ses bienfaits. Surtout, je n’ai jamais vu personne qui sort d’une formation sans constater que l’on peut, très rapidement, mettre en œuvre des clés opérationnelles pour débloquer des situations dites problématiques. 

Est-ce que tu continues toi-même à suivre des formations  ? 

Tout le temps. Pour moi, la curiosité et l’apprentissage font partie de mon ADN. Je suis certifiée Lego Serious Play, DISC, sur le design sprint avec AJ&Smart (une agence berlinoise)… Rien qu’en 2023, j’ai suivi des formations pour renforcer mes compétences en copywriting et storytelling. Je me finance au moins 2 ou 3 formations par an.

Quelles sont les grandes phases du design thinking ? 

il y a des variantes mais en général on s’accorde sur 5 grandes étapes : empathie (comprendre le client), définition (mise en exergue du problème), idéation (faire émerger des solutions), prototypage (selon l’utilisateur / les options / les moyens) et test (auprès des utilisateurs).

Est-ce que tu pourrais, en un minimum de mots, donner ta définition du design thinking ?

On part d’un problème, c’est notre phase de décollage. À l’atterrissage, on doit avoir une solution adaptée pour répondre à la problématique posée. Au milieu, il y a les différentes étapes de l’atelier de design thinking.

Quelle est la différence entre design UX et design thinking ?

Vaste sujet de discussion ! Le design thinking a émergé à Stanford dans les années 80 par l’intermédiaire d’étudiants qui travaillaient sur la notion d’usage et d’expérience utilisateur sur un sujet d’interfaces. C’est d’ailleurs sur cette base que l’agence Ideo se crée via l’association de 3 sociétés, dont celle de David Kelley, professeur à Stanford. Ils sont convaincus que l’on peut, en quelque sorte, généraliser la pensée design et la faire ruisseler sur tous les départements. Interfaces, produits, services, organisations… Qu’il vive une expérience digitale, physique ou phygitale, on met toujours l’utilisateur au centre de sa démarche de conception.

avec des ateliers de seulement 3 heures, on arrive à initier des solutions concrètes
Est-ce que tu peux nous donner un exemple concret d’accompagnement que tu mènes ?

En ce moment, j’accompagne une ESN à dimension internationale… Leurs consultants, qui sont placés chez des clients, ont des problématiques humaines, de communication ou de gestion de projet. On utilise le design thinking pour identifier et débloquer des situations problématiques et, avec des ateliers de seulement 3 heures, on arrive à initier des solutions concrètes. 

Sur une formation inter-entreprises comme celle que tu animes pour Swash, chacun vient avec ses problématiques. Comment fais-tu pour apporter des réponses individuelles ?

On va procéder de manière un peu différente et c’est moi qui vais proposer un sujet commun à partir d’une problématique qui fait sens pour tout le monde… Dans ce cadre, j’insiste particulièrement sur la méthodologie et les étapes à respecter. Et je fournis de nombreux exemples pour que chacun puisse transposer le contenu de la formation dans son quotidien. 

Le design thinking s’adresse à tout le monde ?

À partir du moment où il y a une problématique, le design thinking peut apporter une réponse. Un dernier point important, que je n’ai pas encore évoqué, c’est que le design thinking s’appuie obligatoirement sur de l’intelligence collective. Ce sont des ateliers collaboratifs et créatifs qui sont la base même de notre travail. On ne fait pas du design thinking tout seul dans son coin. 

Si je suis graphiste ou designer indépendant, je passe donc mon tour pour la formation proposée chez Swash ?

Pas nécessairement s’il adopte la bonne posture. Selon la typologie de ses clients, on peut imaginer qu’après ces 2 jours de formation, un graphiste indépendant aura acquis les bases pour proposer, en plus de sa prestation, un temps d’intelligence collective. Il pourra ainsi rassembler les différentes parties prenantes dès le début de son accompagnement et ensuite dérouler les étapes du design thinking en fonction du brief. Ce n’est que du bonus et un bon moyen d’offrir (ou de facturer !) un service en plus.

Envie d’ajouter quelque chose ?

En 2023, j’ai lancé un podcast qui décrypte les savoir-faire et savoir-être des personnes qui bâtissent aujourd’hui le monde de demain. Ça s’appelle Learning Matters et c’est à écouter sur toutes les plates-formes. 

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