Les modes d’emploi : entre contraintes et imagination
Et si les modes d’emploi n’étaient pas seulement des outils utilitaires, mais aussi des moteurs de création ?
À travers l’exposition Mode d’Emploi présentée au MAMCS, Vanina Pinter décrypte comment artistes et designers utilisent protocoles, consignes et scripts pour interroger notre rapport aux objets, au temps et à la création. Un article qui permet de comprendre le lien entre contraintes et imagination ainsi que les logiques de transmission propres au design.
Modes d’emploi : cet article est une imbrication de trois textes : en italique, des protocoles (d’artistes), en corps typographique courant, de courtes réflexions sur le design et les modes d’emploi et, en gras, une invitation à ne pas passer à côté de l’exposition Mode d’emploi au musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg (ou, à défaut d’un déplacement, de son catalogue1).
Combien de modes d’emploi périment-ils dans nos placards ? Combien en ai-je consulté sur Internet ? Combien en déploie-t-on dans une vie ? Combien de kilomètres carrés de papier cela représente-t-il ? Dans nos sociétés industrielles, le mode d’emploi fait loi. En version imprimée ou numérique, il pullule. Leur consultation est répulsive mais leur absence un problème (légal). Honnis et indispensables, ils sont garants de nos vies de privilégiés. Appareils technologiques, médicaments, cosmétiques… Le mode d’emploi et la notice d’utilisation (un format plus court) scellent notre rapport aux objets et aux évolutions technologiques.
Rien qu’à lire l’expression « Mode d’emploi », nous pressentons un caractère fastidieux et une quasi certitude d’être en difficulté. Face aux modes d’emploi, nous sommes devant une énigme (vais-je comprendre le jargon technique et les dessins schématiques ?) et/ou une attente (m’aidera-t-il ?). Son déchiffrage prend des allures de casse-tête et, sans vergogne, il n’oublie jamais d’afficher les effets indésirables.
La notion de mode d’emploi semble incompatible avec celle de créativité et de subversions.
Réjouissante et étonnamment agissante2, l’exposition Mode d’Emploi, nous permet de découvrir et de réfléchir le mode d’emploi comme pratiques artistiques. Agissante, car nous ressortons de cette exposition avec l’envie d’activer certains protocoles exposés ou d’en imaginer. Nous réalisons à quel point l’élaboration de protocoles par les artistes a bouleversé la conception de l’œuvre d’art. Les protocoles, assistants de création, sont largement utilisés en écoles d’art et se sont immiscés dans notre vie courante.
Si le contexte historique de chaque œuvre est expliqué, le visiteur a l’impression qu’elles lui sont toutes contemporaines. Et pour cause, la cinquantaine d’œuvres a été construite spécifiquement à cette occasion par les équipes du musée. Ces œuvres ne sont matérialisées que durant le temps de l’exposition. À son démontage, chacune d’entre elles redevient une instruction écrite. La part intellectuelle, textuelle, les consignes à suivre sont décisives, elles sont conservées, alors que l’œuvre qui en résulte se démonte et se remonte. Une réactivation ad vitam æternam. Chacune de ces œuvres à protocole contrarie le temps.
L’espace d’un cube blanc détermine les formes de l’œuvre en fonction des directives des commissaires (ici, Anna Millers et Philippe Bettinelli) et de la marge d’action accordée par l’artiste. À Strasbourg, le tas de bonbons de Félix Gonzales-Torres est disposé en un rectangle au sol comme un lé de papier peint. Les bonbons se teintent de bleu et blanc pour faire écho aux rayures de Buren, rayures toujours de 8,7 cm mais obligatoirement de couleur différente en fonction du lieu.
Salle Interagir
• Au sol, Félix Gonzales-Torres, Untitled (revenge), 1991. Bonbons bleus à emballages transparents, quantité illimitée, dimension variable selon l’installation, poids idéal : 325LB
• Au mur : Daniel Buren, Jamais deux fois la même in situ, 1968-1985 (papier collé)
• Devant : Esther Ferrer, Parcourir un carré dans toutes les formes possibles (1987) (Cubes en bois peints)
Soulignons la clarté des textes de présentation (des salles et des cartels).
À chaque salle, on change de logiques. Jamais d’ennui (du moins, pour les personnes qui, j’en fais partie, sont peu friandes des modes d’emploi, ni des œuvres oulipiennes, ni des guides méthodologiques). Chaque salle renouvelle les possibilités d’ouvrir l’œuvre, ses formes, son interprétation, sa logique de création, exigeant de notre entendement de ne jamais se satisfaire de ses assises de compréhension ou de ses jugements esthétiques.
Ainsi peut-on Parcourir un carré dans toutes les formes possibles (1987) d’Esther Ferrer : quatre cubes cardinaux, disposés en carré, appellent à se déplacer et à imaginer l’éventail de nos chemins, de nos choix. L’œuvre minimaliste mise sur une gymnastique intellectuelle : activer différentes parties du cerveau, du corps, faire côtoyer les logiques scientifiques et artistiques.
Regarde de tous tes yeux, regarde. (Jules Verne, Michel Strogoff)
Cette épigraphe du magistral La Vie mode d’emploi de Georges Perec (1978) pourrait être l’objectif commun de tous ces modes d’emploi artistiques. Accroître notre acuité (avant l’aveuglement). Le roman dont la construction suit un nombre de protocoles à la complexité inénarrable3 est un tissage existentiel de vies, raconté à travers une centaine de personnages4. L’ouvrage débute par un préambule sur la métaphore du puzzle : aucune pièce n’a de sens isolément et tout a été pensé au préalable (comme le roman). Mais on peut occulter l’emboîtement imparable de protocoles pour être fasciné par ces fragments de vie et la quête touchante, absurde, tragique de ces individus (au hasard : celle d’Olivier Gratiolet, Chapitre LVIII, le double meurtre de la fille de Madame de Beumont Chapitre XXXI). Georges Perec intègre, sans jamais couper le fil narratif, des listes. Il cible des pratiques obsessionnelles et dresse le portrait de collectionneurs. Au cœur de son puzzle, un trio masculin – Bartlebooth5, Serge Valène, Gaspard Winckler – scelle la structure de la non intrigue. Le lecteur est tenu en haleine par l’énigme de la vie.
Aucune vie ne parvint à re-puzzler son mode d’emploi.
Exercice #7 coins et recoins
« Sur un territoire plus ou moins circonscrit (un quartier urbain, le périmètre d’une gare ou d’un nœud de transport, une forêt), observez les coins moins accessibles à première vue, les passages discrets (à identifier au préalable sur un plan), les recoins d’une pièce ou d’un grand bâtiment, deux arbres ou deux objets, les anfractuosités quelconques (un orifice dans une façade, un nid de poule, une cavité dans une paroi minérale). Prenez en photo, dessinez ou consignez toutes les choses et les êtres que vous rencontrez. Produisez-en un abécédaire composé d’une liste et d’un court texte organisé par ordre alphabétique. » Nicolas Nova, Exercices d’observation, éd. Premier Parallèle, 2022.
Avec ces exercices, Nicolas Nova nous invite à contrer notre civilisation du poisson rouge, aspirée par des heures de scroll numérique. Le socio-anthropologue fournit des consignes précises. Il donne des clés simples pour commencer une quête intime (et/ou artistique) à l’ère de la faillite de l’attention. Ce cadre rassurant est souvent nécessaire à la création. Se donner des protocoles de travail permet de définir une méthodologie de recherches scientifiques et pose des limites et des objectifs précis pour finaliser un travail. Contextuel, le design s’apparente à une enquête de terrain et exige observations, écoutes, comptes rendus. S’entraîner à étudier nos angles morts et nos habitus.
Chaque salle, thématisée, met en résonance une, deux ou trois œuvres.
Dans l’espace « Programmer », les compositions géométriques de Vera Molnár dialoguent avec les dessins obtenus par Processing de Jean-Noël Lafargue. Pour OTTWW (1981-2010), Vera Molnár part d’un poème romantique et compose un fil de variations de W (du poème, Ode to the West Wind), calculées par un programme informatique. <=280 de Jean-Noël Lafargue rassemble des dessins géométriques générés par des codes pouvant être contenus dans un tweet. L’ordinateur intègre la palette des artistes et les calculs algorithmiques ouvrent de nouvelles possibilités de créations de formes (géométriques) et de poésie.
Salle Programmer
• À gauche, Véra Molnar, OTTWW (1981-2010)
• À droite, Larva Labs, Autoglup #25, 2019
Le catalogue de l’exposition suit également une logique de protocoles en ce qui concerne la reproduction des œuvres exposées. Le duo Kevin Donnot et Elise Gay (studio E+K) a généré des dessins schématiques selon des scripts informatiques élaborés à partir des différentes contraintes et instructions fournies par les artistes (dimensions, procédés de construction, matériaux, caractéristiques d’accrochage, etc.) Dans l’espace du livre, d’autres activations curatoriales des œuvres sont visibles. Les graphistes s’apparentent à des commissaires dans cet espace spécifique qu’est le catalogue de l’exposition, mais l’interprétation des œuvres est aléatoire et co-générée avec des programmes informatiques. D’aspect modeste, uniquement en noir et blanc, sans photographie, avec une couverture souple, ce quasi document standard de format A4 annonce une apparence formatée, alors que chaque exemplaire se démarque par son unicité (les 800 exemplaires sont uniques) et qu’il est tenu par un soin méticuleux notamment par la finesse tactile et la brillance des différents papiers blancs.
Depuis 2017, pour le Centre Pompidou et les Éditions HYX, dans le cadre du cycle d’expositions, Mutations/Créations, le studio E+K conçoit des catalogues singuliers. En restant dans une économie modeste, ils ont mis en place des outils informatiques générant des formes graphiques et typographiques qui prolongent et interrogent la logique de la thématique de l’exposition6. Comme les artistes, les graphistes font du sujet un temps de recherche et d’expérimentations toujours autour des outils numériques mais le catalogue dans sa matérialité demeure au cœur de l’attention.
Photo de Kevin Donnot et Elise Gay (sur leur compte Instagram)
Pour bien vivre, pour multiplier ou ne pas oublier vos vies, écrivez des listes. L’exposition, comme le roman de Georges Perec, en regorge. (Tentative d’inventaire de quelques-unes des choses qui ont été trouvées dans les escaliers au fil des ans. Chapitre XCIV)
Georges Perec liste tous les biens d’une personne, ainsi ceux de Grégoire Simpson, qui, avant de disparaître de la vie de l’immeuble, sombre petit à petit dans la neurasthénie. «En état d’apesanteur, une sorte d’absence sensorielle (…) parfois, il s’imposait des tâches ridicules, comme de dénombrer tous les restaurants russes du 18e arrondissement, de combiner un itinéraire qui les réunirait sans jamais se croiser, mais le plus souvent il se choisissait un but dérisoire…. » (Chapitre LII).
Dora Garcia, 100 œuvres d’art impossible (2001)
Certains artistes poussent le mode d’emploi dans ses retranchements et le dépouillent de tout fonctionnalisme.
Avec humour :
Claude Closky, Toutes les façons de fermer une boîte en carton, 1989
• Au sol : Claude Closky, Toutes les façons de fermer une boîte en carton, 1989
• Au mur : Sol LeWitt, Wall Drawing #346, février 1981 (modélisation), peinture murale
Avec poésie :
Yoko Ono :
Restez pendant une semaine dans une chambre.
Ne prenez rien sauf de l’eau
Que quelqu’un vous parle à voix basse à
La fin de la semaine,
–> Yoko Ono, Œuvre chambre 1, hiver 19637
Notre société ambivalente, société du travail sans déconnexion et des loisirs avant-tout, cherche désespérément un mode d’emploi. Des bibles, des manuels, des guides… sont édités sans discontinuité, pour tous les âges de la vie. Ventes best-seller ou masse pilon, ces ouvrages et collections représentent une économie considérable. Leur avenir est inépuisable. Nous sommes de perpétuels ignorants, des démunis dépendants, exigeant des explications et des conseils. D’ailleurs, ils déferlent en continu dans le flux de nos réseaux sociaux (vidéos courtes, tutos). Telles des béquilles, ils sèment des graines sur le chemin de l’individuation.
Brisez votre miroir et répandez les morceaux
dans différents pays
Partez en voyage et rassemblez les morceaux
Pour les recoller
Vous pouvez vous servir d’une lettre ou d’un journal intime plutôt que d’un miroir
Vous pouvez briser une poupée ou un avion qui
survole un désert à trois cent mètres
D’altitude
–> Yoko Ono, œuvre qui rassemble III, Automne 1963
Avec un souci du peu, du strict et du contenu, les œuvres choisies et exposées partagent un goût pour la simplicité, revendique une certaine « platitude » (la profondeur d’une mise à plat), et souvent une attention écologique8.
Aux protocoles, scripts, notices d’instructions, rajoutons la « recette ». Des milliards de recettes, manuscrites, mises en pages, vendues. Dans La Vie mode d’emploi, Marie-Thérèse Moreau organise des dîners par couleurs. Dans les années 1990, Paul Auster et Sophie Calle poursuivront ces dîners chromatiques.
Ce soir, dînons noir.
Ou rose (chapitre LXXI)
Beaucoup de ces protocoles ont une vertu « carpe diem9» : ils nous ancrent dans le présent et nous font apprécier le quotidien. Avec les POF – Prototypes d’Objets en Fonctionnement (1991-2012) – Fabrice Hyber questionne nos petites cuillères10 et leurs insoupçonnables usages. Les One minute sculptures d’Erwin Wurm ne lassent jamais, elles figent notre gaucherie et nous font apprécier le moindre dérèglement (gestuel) comme une expérience de vie.
Marchez dans toutes les flaques de la ville,
–> Yoko Ono, œuvre ville, Automne, 1963
En 1922, l’artiste hongrois László Moholy-Nagy transmet à un fabricant d’enseignes des instructions par téléphone pour la réalisation d’une toile, grâce à des outils communs : un nuancier, du papier millimétré. Avec cette œuvre, s’affirme le refus de la subjectivité, d’une signature individuelle. La part « ingénieur », les compétences techniques de l’artiste s’affirment afin de concevoir un objet reproductible que d’autres (même un amateur) pourront produire. La main de l’artiste a besoin d’outils techniques de précision. L’idée, l’intention prime sur le dessin. Le design se met sérieusement en place dans ces années 1920. László Moholy-Nagy écrit, manifeste, enseigne. Il prend en charge les formes graphiques de ses livres : le fond, la forme, le contexte et la diffusion.
Le design est intrinsèquement lié à une commande, ne se pense pas en dehors de « cadres », de « contraintes », de cahier des charges, de modes d’emploi des différents outils utilisés ou métiers convoqués. Le design s’invente avec un ensemble d’instructions délimitantes. Les actions clés mises en avant dans l’exposition : déléguer, concevoir, interagir, programmer, interpréter, activer, laisser faire et disparaître sont toutes inhérentes à la profession de designer.
• Cartels : portraits et œuvre de László Moholy-Nagy et de Marcel Duchamp.
• Identité graphique et signalétique par studio Bagarit.
Donner des consignes de création, c’est initier un espace de co-création. Plus que de déléguer, il s’agit de partager son savoir, le rendre accessible et provoquer la part créative de chacun. Visibles dans les projets des années 1970, dans une logique Do it yourself, deux livres portent ce souci environnemental : Nomadic Furniture 1: How to Build and Where to Buy Lightweight Furniture That Folds, Collapses, Stacks, Knocks Down, Inflates or Can Be Thrown Away de Victor Papanek et James Hennessy (1973) et Proposta per autoprogettazione de Enzo Mari (1974).
La visiteuse chemine dans l’exposition comme dans un livre : l’identité visuelle est tenue par une partition typographique sobre à dominante noire et blanche. L’accessibilité et l’unité des textes reposent également sur l’identité visuelle et les dispositifs d’information élaborés par le studio Bagarit (Léa Chemarin et Gaby Mahey). Elles ont rendu visible tout en l’affirmant des valeurs clés de l’exposition : clarté, économie et modestie. La signalétique sobre est définie par différents papiers blancs aux formats qui évoquent la notion de document de travail, une austérité sensible. L’ensemble est soutenu par l’utilisation d’une typographie monochasse (la Flexa Mono de chez Grilli Type). « Les cartels fixés par des punaises noires, forment des « constellations de papiers » aux teintes et textures variées, comme un ensemble de notes accrochées dans un espace de travail. » Chaque mur a été pensé comme une page. Les textes de salles tout en longueur disposés comme des lés de papiers peints sont accrochés au mur sans être collés. Matière souple, le papier change avec le temps. Il peut s’abîmer, jaunir, évoquer la fragilité et la disparition, présentes dans beaucoup des protocoles d’œuvres exposées. Discret et facile d’accès, comme un mode d’emploi, ce dispositif nous confronte subrepticement à la dualité de ces œuvres, toujours tentées par l’idée de dématérialisation et cherchant une réincarnation.
La Bibliothèque des silences de Marianne Mispelaëre témoigne des langues officiellement disparues dans le monde par une liste actualisée.
La langue des modes d’emploi est-elle une novlangue ? Combien de langues ont-elles officiellement le droit d’apparaître dans les traductions des notices ? Quelles sont les petites mains qui écrivent, réactualisent les modes d’emploi ? L’IA sera-t-elle leur écrivain officiel ?
Écrire à la craie blanche sur des murs blancs, vos rêves, vos luttes, vos maximes de survie.
Écrire, œuvrer.
Kader Attia, Résister, c’est rester invisible, 2011 (écrit à la craie blanche)
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1. Éditions des Musées de la ville de Strasbourg, Coordination Lize Braat et Marine Tourret.
2. Préférons le mot « agissant », qu’« interactivité »
3. Grâce à Internet et aux pages, documents, analyses, consacrés à ce livre, on peut davantage en saisir les mécanismes et les ressorts
4. https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_personnages_de_La_Vie_mode_d%27emploi
5. Un clin d’œil du Bartleby de Melville et du Barnabooth de Valery Larbaud.
6. Imprimer le monde (2017), Coder le monde (2018), La Fabrique du vivant (2019), Neurones, les intelligences simulées (2020).
7. Yoko Ono, Grapefruit. A book of instruction and drawings by Yoko Ono, 1964, traduit chez Textuel en 2004.
8. Toutes les œuvres activées par l’équipe du musée n’ont pas nécessité de déplacement d’œuvres. Beaucoup de ces œuvres font partie de la collection du Frac Lorraine. La scénographie est celle de la précédente exposition.
9. Cueille le jour présent.
10. CF l’introduction L’Infra-ordinaire de Georges Perec, Éditions du Seuil, 1989
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